Il faut trouver le Libérateur, et c’est exactement la mission que Leah Antamano donna à l’homme avec qui elle avait vu ce spectacle inquiétant. Qu’importe si ce que cet inconnu avait dit été vrai, il devait être appréhendé, que ce soit pour l’empêcher de commettre d’autres folies annoncées ou pour simplement payer pour ses actes.

Mais pour trouver un homme qui semblait si bien préparé, il fallait jouer sur les mêmes hauteurs. Ainsi, une traque cybernétique semblait primordiale. Alexander Hamilton avait de bonnes connaissances informatiques, mais connaissait certaines personnes dont c’était un domaine déjà bien plus connu, comme son ancien collègue de vue le chercheur Ace Argone. Mais devait-il faire appel à lui ou à d’autres, alors qu’il n’avait que quinze minutes pour agir ?

C’en était pareil pour tout autre supérieur : le professeur François Degrand n’étant pas à la cérémonie, était-il lui-même au courant de ce qui était arrivé ? Si oui, travaillait-il dessus ? De nouvelles incertitudes qui s’ajoutaient d’ailleurs à d’autres plus… géographiques.

En effet, la Coupole disposait-elle d’ordinateurs et d’outils assez suffisants pour traquer le Libérateur ? Si oui, où fallait-il s’adresser ? Si non, où fallait-il aller sachant que les premiers locaux potables de la Bordure Nord étaient à cinq minutes en voiture ?

Rappel des règles:

Le compte à rebours… Les convives avaient quinze minutes pour obéir aux menaces de l’homme masqué. Et, tandis que la plupart des gens présents dans la salle de réception couraient dans tous les sens, cherchant un moyen de s’enfuir d’ici, d’autres préparaient la contre-attaque. Les forces de sécurité de l’U-Corp s’organisaient et prenaient position, tandis qu’un petit groupe se chargeait de sécuriser la zone et d’évacuer le Président avant que les choses n’empirent. Quant à notre héros, celui-ci était complètement désorienté. Que pouvait-il espérer faire au beau milieu de cette cohue ? Se battre ? Il n’était qu’un pauvre chercheur en neurosciences, pourquoi voudrait-il rivaliser avec des cinglés qui s’étaient montrés capables de grandes choses ?

Alors qu’il observait, impuissant, la débandade qui avait lieu dans la salle de réception, Léah Antamano l’interpella :

« Alexander ! Viens vite ! »

Alexander la rejoignit aussitôt, évitant à la dernière seconde le passage un peu trop brutal de deux individus terrorisés par la situation. La responsable du Protocole CL restait maîtresse de ses émotions : l’esprit clair, elle exposa le problème au jeune chercheur et lui confia une mission :

« Écoute, il faut qu’on retrace le signal de ce type !
- Qu… quoi ?!
- Il nous faut un ordinateur et de quoi accéder au réseau ! En bidouillant un peu, je pense qu’on peut le retrouver !
- Mais je n’sais pas faire ça, moi ! s’exclama-t-il en évaluant rapidement ses capacités en informatique. Je travaille sur le cerveau, rien à voir avec les ordinateurs ! »

En voyant la panique qui le gagnait, Alexander serra fermement les poings avant de se recentrer. « Calme toi… calme toi et réfléchis… » songea-t-il en regardant dans toutes les directions. Il lui fallait focaliser son attention sur quelque chose, un point fixe, peu importe. Il devait garder son sang-froid pour réfléchir et ne plus perdre de temps. Deux minutes s’étaient déjà écoulées. Treize minutes restantes. Après quelques profondes inspirations, il sonda sa mémoire à la recherche d’un élément qui pourrait l’aider à se sortir de ce traquenard … Et, au bout d’une dizaine de secondes, il se mit à murmurer :

« Ace… Ace… oui, c’est ça ! Ace ! »

Sans perdre de temps, et malgré l’incompréhension de la jeune femme à ses côtés, il récupéra son téléphone avant de chercher rapidement dans ses contacts le numéro d’Ace Argone, l’ex-chercheur de U-Corp qu’il avait recroisé il y a de cela un mois.

La sonnerie retentit alors dans le portable… encore… et encore… Notre chercheur perdait patience :

« Allez, décroche… décroche ! Malheureusement, après quelques tonalités, il entendit la voix du répondeur. Et putain ! s’emporta-t-il, frappant du poing la table à côté de lui, involontairement. Il souffla rapidement, retrouva son calme, avant de laisser un message vocal Ouais, Ace, c’est Alexander ! Il y a un gros problème à la Coupole, là, et on va avoir besoin de tes talents ! Écoute, il faut faire super vite : essaye de trouver un ordinateur portable et rejoins-moi là-bas ! On a un peu moins de quinze minutes devant nous, donc j’espère que t’auras ce message à temps ! Appelle-moi quand tu es sur place ! »

Il raccrocha aussitôt avant de taper du pied. L’heure tourne… Alexander se frotta la tête, répétant à haute voix le même mot plusieurs fois d’affilée :

« Réfléchis. Réfléchis. Réfléchis… mais réfléchis, bon sang ! »

Soudain, quelque chose venait de faire tilt dans son esprit. Un semblant d’idée, certes, mais compte tenu de la situation, il n’allait pas faire la fine bouche ! Il dirigea son attention vers Léah Antamano et lui exposa son plan :

« Bon… la Coupole est grande et, si mes souvenirs sont bons, il y a le Parlement pas loin. J’imagine que les lieux doivent être constamment surveillés. Et donc, qui dit surveillance dit forcément… une salle avec des ordinateurs ! »

Notre protagoniste se redressa avant de chercher du regard les accès aux extérieurs. Une fois le chemin mentalement tracé, il se rua vers la sortie avant d’atteindre le hall du bâtiment. Maintenant, le plus dur serait de s’orienter. Théoriquement, les lieux devraient être indiqués correctement ici. Après tout : ne s’agit-il pas d’un bâtiment officiel ? Le cœur même du Siège ? Allez, dites-moi qu’il y a un indice quelque part ! Un panneau, une personne se faisant passer pour le guide touristique… n’importe quoi !

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Notes Hors-RPG:

Se brosser les dents, un acte anodin et pourtant répétitif de la vie de tout Homme. Et c’était à cela que le chercheur s’adonnait lorsqu’il entendit son téléphone sonner. Si le volume se voulait timide au début, il grandit de façon exponentielle. La brosse dans la bouche et une serviette sur son torse nu, Ace arriva en courant à son téléphone, mais lorsqu’il le sortit de la poche de son blouson, il n’y vit que le message vocal qu’on lui avait laissé.

« Fais chier ! »

Un énervement succin et normal, mais loin de l’émotion que l’ancien chercheur du Protocole CL allait ressentir lorsqu’il écouta le message en haut-parleur. La Coupole, quelque-chose de grave, et forcément, le souvenir de cette grande soirée de réveillon avec un discours du Président pour le centenaire du Siège remonta à la surface. Quelle heure était-il ? Pas encore minuit, en tout cas. Il retourna en courant dans sa salle de bain, rinça sa bouche tout en attrapant le premier tee-shirt qu’il trouva et sortit de chez lui après avoir attrapé un ordinateur portable et sa veste.

Par chance, il habitait dans un coin du centre-ville proche de la Coupole. Et qui disait centre-ville disait forcément des taxis à tous les coins de rue. En montant dans le premier qu’il vit, il ne put s’empêcher d’être le plus persuasif possible.

« La Coupole, et si vous grillez les feux, je vous paierai le triple ! C’est urgent ! »

En allumant son ordinateur portable, Ace était loin de savoir ce qui était arrivé à la réception. Mais en parcourant les différents sites d’information officiels et officieux, il commença à savoir la terrible nouvelle. On avait tiré sur le Président…

Spoiler:

Les yeux fixant un à un tous les éléments saillants de son environnement, Alexander cherchait désespérément un indice qui le mènerait jusqu’à un ordinateur. Les secondes défilaient et chaque décision était cruciale.
Il se rappela ce qu’il avait annoncé à sa collègue, Léah Antamano. Le Parlement devait être constamment surveillé par des caméras, elles-mêmes reliées au réseau du Siège. Il finirait tôt ou tard par trouver ce qu’il cherche, c’était indubitable ! Le tout était de savoir combien de temps durerait cette course effrénée dans cette zone !

Tandis qu’il parcourait le bâtiment, notre protagoniste jetait de temps à autre un coup d’œil à son téléphone portable, espérant voir un message d’Ace s’afficher à l’écran. Malheureusement seule l’horloge interne de son appareil apparut, lui rappelant le compte à rebours fatidique du Libérateur.

Soudain, le jeune chercheur atteignit un patio, reliant les différents couloirs et bâtiments de la Coupole. « Cet endroit est un vrai labyrinthe ! » songea-t-il en s’approchant de la fontaine centrale avant de regarder tout autour de lui. Après quelques secondes, son regard s’arrêta sur l’un des écriteaux présents à l’entrée de chaque accès. Il lut rapidement et à haute voix la phrase qui y était inscrite :

« Poste de sécurité. Enfin ! »

Sans perdre une seconde plus, Alexander traversa le patio et emprunta le couloir avant d’atterrir devant une porte gardée par deux hommes. Les individus, figés comme des statues de marbre, fixaient un point invisible droit devant eux, les bras le long du corps. Malgré leur immobilité, les deux gardes discutaient tranquillement, évoquant de temps à autres la pénibilité de leur travail respectif. Et, comme vous vous en doutez sûrement, ce devait être extrêmement passionnant…

A son arrivée devant la porte gardée, Alexander entendit la conversation des deux hommes :

« … et là du coup, j’lui ai dit que j’en avais marre qu’elle dépense tout notre argent pour s’acheter des vêtements…
- Oui, hm…
- … que ça m’soulait de passer le plus clair de mon temps à surveiller cette salle…
- Je suis d’accord, oui…
- … ‘fin bref, qu’elle fasse plus attention à nos économies quoi et… »

Immobile juste en face des gardes, notre protagoniste intervint dans leur dialogue, les coupant poliment :

« Pardonnez-moi messieurs, mais je dois accéder à un ordinateur de toute urgence ! »

L’un d’eux le fixa dans le blanc des yeux avant de lui rire au nez, s’en décrochant presque la mâchoire.

« Tu rêves, p’tit ! lui lança-t-il une fois remis de ses émotions. Seuls les membres de la sécurité de U-Corp peuvent accéder au poste de sécurité ! Alors : du vent !
- C’est de la plus haute importance ! insista notre chercheur, espérant persuader ses interlocuteurs. »

Malheureusement, les gardes l’ignorèrent et reprirent leur conversation initiale. Alexander était coincé : s’il ne parvenait pas à accéder aux ordinateurs du Siège, et si Ace ne le rejoignait pas dans les minutes qui suivaient, le Libérateur aurait gagné cette partie !

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Notes Hors-RPG: