Le Libéraliste a parlé, transformant la rumeur en vérité : le mouvement d'opposants, les Libéralistes, existe. Mais le discours qu’il a interrompu n’était pas encore retransmis à la télévision. C’est d’ailleurs cette prise de parole qui était le point de départ d’une mission pour certains Libéralistes comme Jude Herenson. Si le mouvement s’était payé les services d’un mercenaire du nom d’Ethan Brown, ce n’était que pour accompagner la jeune femme vers l’antenne radio principale dans le centre-ville.

L’objectif ? S’introduire dans le local de la radio R Souvenirs, et ainsi relater les évènements en faisant entendre le discours précis du Libérateur. Si la mission est un succès, alors une grande partie de la population aura entendu ce que tous les invités de la réception à la Coupole auront entendu.

Rappel des règles:

Un coup de feu, que l’on pouvait entendre de l’extérieur de la Coupole, puis une agitation sans pareille. En dehors du grand bâtiment, Jude avait patiemment attendu son heure. Et en vérité, c’était l’heure de tout son groupe. Les Libéralistes étaient autrefois une rumeur, mais aujourd’hui ils étaient devenus un fait, une menace de justice. Elle ne put s’empêcher de sourire en entendant au loin les paroles froides et robotiques du Libérateur. Le plan s’était passé comme prévu.

- Ethan, je pense que c’est l’heure d’y aller.

Loin d’être fichée chez l’U-Corp, Jude avait eu tout le loisir d’amener une voiture sur le lieu du rendez-vous. De ce qu’elle en voyait, ce fameux Ethan Brown semblait fidèle au portrait qu’on lui avait fait de lui. Elle n’espérait qu’une chose : qu’il l’aide à remplir leur tâche. Il serait grassement payé, forcément…

La cheffe de l’Unité prit le volant et attacha machinalement sa ceinture. Elle attendit que son collègue du soir en fasse autant, puis elle le regarda d’un air sérieux. Après tout, vu qu’elle représentait ceux qui allaient le payer, elle n’allait pas se gêner pour le commander.

- Je ne vais pas perdre de temps à t’expliquer ce qu’il risque d’arriver si tu parles à quiconque de ce que nous nous apprêtons à faire ce soir. Alors parlons simplement du plan…

Elle aurait pu activer son GPS, mais elle ne le fit pas. Il ne fallait pas sous-estimer l’Union Corporation et leurs chercheurs. Connaissant très bien l’un d’entre eux, elle savait que sur le domaine informatique, ils étaient quasiment imbattables.

- On va se rendre au siège de la radio R Souvenirs, et les forcer à diffuser ce qu’il se passe à l’intérieur de la Coupole. Je ne te demande pas d’approuver ma démarche, juste de l’accompagner car c’est pour cela qu’on te paiera. Et puis franchement, tout ce que je veux, c’est que la population soit au courant.

Sur ces mots, elle mit en route le moteur et appuya sur l’accélérateur. Il fallait qu’ils se dépêchent car même si quelques minutes à peine les séparaient du bâtiment de la radio, y entrer et diffuser la bande-son ne serait sans doute pas une mince affaire.

Spoiler:

J'étais actuellement sous une table pendant que les personnes ici présentes commençaient à créer une agitation sans nulle précédent dans l'histoire du Siège. Un sourire aux lèvres, je me relevai une fois sûr qu'il n'y avait plus le moindre danger. J'avais été informé il y a quelques temps du plan des Libéralistes par l'un de leur membre qui était venu quérir mon aide un soir tandis que je travaillais dans ma boutique-couverture. J'avais été mis au parfum de leur plan, et l'on m'avait donné des indications plutôt précises afin d'accomplir la tâche qui m'avait été demandé -bien que je devais avoir les dernières précisions au point de rendez-vous - , le tout en échange d'une somme très importante de crédits…

Et je n'avais pas refusé. Pourquoi ? Je ne savais pas quelle position prendre dans la lutte entre les Libéralistes et l'U-CORP et avais décidé de rester neutre. Seule la question ethique m'interessait actuellement : j'acceptais toutes les missions tant qu'il n'était pas question de vols, de viols ou de meurtres. Dans ce cas-là, j'examinais un peu plus la question et refusait généralement, bien que j'avais déjà volé une fois pour un homme qui c'était fait arnaqué par un tricheur dans un casino. Qu'y avait-il de mal à tenter de faire passer un message à la radio ?

Cherchant la sortie à tâtons dans le noir, je sortis de la Coupole et me rendis directement au parking. C'est là-bas que j'avais rendez-vous avec un membre des Libéralistes que je me devais d'escorter quelque part afin que tous puissent entendre le message qu'ils avaient à faire passés. Une fois arrivé sur place, une belle jeune femme correspondant au portrait que l'on lui avait fait était présente à proximité d'une voiture quelconque, peu différenciable des autres. Alors que je vins me placer à ses côtés, je ne pouvais m'empêcher de la fixer du coin de l'œil, cherchant à décoder ses émotions et ses expressions. Je constatais qu'un petit sourire gratifia ses lèvres tandis que la voix modifiée informatiquement du Libérateur se faisait entendre. M'apostrophant, ma partenaire m'informa qu'il était temps de partir.

J'acquisçais de la tête et montai dans la voiture du côté passager, attachant rapidement ma ceinture. Me sentant observé, je détournais la tête et me retrouvai assez proche de la jeune femme qui me détaillais de ses yeux durs. Elle mit les choses au point rapidement, d'un ton qui me déplaisait. Je ne dis rien cependant, et écoutai ses remarques sans intérêt sur le fait que je ne devais parler à quiconque de ce que nous allions faire. Sans déconner ? Elle m'expliqua cette fois-ci les détails : je savais que nous allions nous rendre dans un centre de communication ; mais j'appris que nous nous rendions au siège de la radio R Souvenirs. Elle précisa qu'elle me demandait juste de l'accompagner, pas d'approuver ce qu'elle faisait et démarra sans attendre de réponse.

- Désolé de te déçevoir, mais je n'ai aucun problème avec ta cause. Tant que l'on ne me demande pas de commettre des actes immoraux… Je n'ai aucun problème à diffuser le message des libérateurs. Au contraire, le peuple doit être au courant il me semble ! Qui plus est, je connais mon métier : aucune chance que je révèle ce qui va se passer aujourd'hui. Alors si l'on pouvait se parler de manière plus amicale, histoire de passer un moment plus agréable, ça m'arrangerait.

J'avais parlé de manière on ne peut plus agréable afin que mon interloctrice ne prenne pas mal ce que je lui disais : je me voulais juste amical ! Je sais que peu de personne comprenaient ma manière de penser, mais n'étais-je pas dans le vrai au final ? Faire passer un simple message n'avait rien de mal, et si l'on pouvait même passer du bon temps simultanément, pourquoi ne pas le faire ?

HRP:

23h30
La nuit est tombée depuis bien longtemps. Je n’ai pas bougé d’un pouce depuis plusieurs heures, il est bientôt temps. Je pensais que cela me rendrait nerveux ou, simplement excité. Mais aucun de ses sentiments ne semblent vouloir frapper à ma porte. J’attends, calmement. L’heure n’arrivera que trop vite. Tout se passera bien trop rapidement à mon goût. Je le sais. Je me délecte de cette pensée en regardant les voitures filer sous mes yeux. Leur lumière est blafarde, si je pouvais, je fuirai me mettre dans un endroit sombre pour être sûr de passer inaperçu. Mais ce soir, je ne peux pas. J’attends quelqu’un. J’attends une voiture. Cet endroit est le seul à couvrir l’ensemble des chemins automobiles jusqu’à la Radio R Souvenirs.

J’ai pris le temps de faire le tour du bâtiment, de l’examiner sous toutes ses coutures. Comme l’aurait fait n’importe quel Espion. Malheureusement, la tour ne m’a pas révélé beaucoup de ses secrets. Je n’ai pas pu détecter le moindre réseau de surveillance et ça, l’endroit doit en être truffé. J’ai néanmoins surpris une conversation entre deux employés qui partaient des bureaux. Deux gardes sont en poste cette nuit. Il va falloir nous montrer prudents.

23h35
Je ne peux pas nier sentir mon pouls s’accélérer rapidement. Je sens mon corps se tendre, mes muscles se bander. Je ferme les yeux, tentant d’imaginer la Coupole, cet endroit calme, cet endroit taillé pour la fête en cette veillée de la Nouvelle Année. Aucune image mentale ne me viennent. Je n’ai jamais visité ce lieu, ou je m’en souviens trop mal pour être capable de m’y projeter. Je rouvre les paupières et j’observe en silence la grande silhouette illuminée de la Coupole.

23h39
Il sera bientôt l’heure. Tout devra se dérouler de façon fulgurante. Il n’y a aucune raison pour que le plan ne fonctionne pas. J’ai beau appartenir au groupe des Libéralistes, je suis loin de connaître tous les tenants et aboutissants du but de la mission de ce soir. Et puis, on m’a assigné à cette mission. Alors, je suis là. C’est tout. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus. Je viens juste donner un coup de main. Il est cher payé, ce coup de main. Ca doit être important.
Mes coéquipiers d’un soir ont maintenant dû prendre la route. Bizarrement, la circulation est assez dense. Peut-être prendront-ils du retard sur la mission ? Peu importe, j’ai toute la nuit devant moi. Tant que les ombres sont capables de cacher ma présence, je ne partirai pas. Et puis, c’est Jude qui m’a embarqué dans cette affaire. C’est ma supérieure hiérarchique la plus directe. Je n’ai aucun intérêt à tout faire foirer, à part me faire renvoyer.

Les minutes commencent à se faire longues. Mon coeur bat calmement. Inutile de s’inquiéter. Ils vont arriver, d’une minute à l’autre. J’espère simplement qu’ils n’auront pas à faire de détours. Je me relève sur mes deux jambes pour dégourdir mes muscles. Je me suis vêtu de ma combinaison d’espion, simple et passe partout mais redoutablement efficace. Mon grappin est fixé à ma ceinture. J’espère ne pas y avoir recours ce soir. Je n’aime pas utiliser les armes. Le grappin est efficace pour les missions en solo, il nous ralentirait plus qu’autre chose pour celle-ci. Je me déplace sur le côté, histoire d’avoir un meilleur point de vue. Je plisse les yeux, sans succès. Je m’assois alors sur le rebords, espérant les voir arriver le plus vite possible.

La voiture finit tout de même par arriver. Je vérifie d’abord que se sont bien les personnes que j’attends. Jude est là, sa chevelure rousse ne passe pas inaperçue. Elle est accompagnée par un autre jeune homme. Je ne le connais pas. Je descends discrètement de mon perchoir et me dirige vers eux. Je pose une main sur l’épaule de ma supérieure pour lui signaler ma présence. J’incline la tête en guise de salut. Je dois les prévenir des maigres informations dont je suis en possession. Je lève deux doigts pour accompagner mes paroles prononcées en un souffle.

“ _ Deux gardes.”

Je n’en sais pas plus. Je ne sais pas où ils patrouillent. Je ne sais pas comment ils s’y prennent pour surveiller l’ensemble des étages. En conséquence, je ne peux que dire cela. Ils devront s’en contenter. Et moi aussi.

Spoiler:

Aucun problème avec la cause des Libéralistes ? Jude avait beau être quelqu’un de froid, et son rôle au sein de l’Unité le lui imposait, elle commençait à croire que ce bon Ethan était un gaillard utile et surtout qui avait des principes. L’argent était peut-être sa motivation, mais dans tous les cas il semblait s’en tenir à cela du mieux possible. Et c’était exactement ce que la jeune Herenson attendait de ceux avec qui elle collaborait : qu’ils soient à leur place, et qu’ils soient conscients de ce pourquoi ils agissaient. Et tout portait à croire que c’était le cas pour le mercenaire…

La route fut rapide, à tel point qu’il ne leur fallut que deux minutes pour atteindre leur objectif. Si la chef de l’Unité avait pu montrer ses talents au volant, elle n’avait par contre pas montré son respect pour le code de la route : deux feux rouges grillés le tout avec une vitesse qui avait atteint presque cent kilomètres par heure, en plein centre de la ville. Mais au moins, ils étaient arrivés rapidement, et se garèrent près du trottoir qui faisait face à la bâtisse de la radio. Elle y reconnut un visage familier.

- Loghan ? Ravi de voir que les nôtres ont pu t’envoyer.

Elle le remercia aussitôt pour ses premiers renseignements d’un rapide hochement de tête. Deux gardes pour l’ensemble du bâtiment, ce n’était pas surprenant. Les évènements de la Coupole étaient extrêmement récents, et même : qui pourrait croire que les Libéralistes s’en prendraient à la radio de divertissement officielle du Siège ? Il fallait exploiter cette « faille », même si deux gardes… c’était quand même épineux.

Jude regarda ses deux compères du moment, et expliqua ce qu’elle avait prévu d’une voix calme mais précise.

- Je vais distraire les deux gardes, vous deux, occupez-vous de diffuser le message. J’imagine que les locaux de diffusion seront facilement reconnaissables, vu qu’ils sont disposés à la manière d’un grand studio. Tiens Loghan, l’enregistrement sur clé USB.

Elle lui tendit l’objet sans hésiter, et leur adressa un ultime regard avant d’entrer la première dans les locaux de la radio. Et sans attendre, elle appela à l’aide.

- S’il vous plaît, est-ce que qu… quelqu’un pourrait m’aider ? Je crois que je me suis cassé quel… quelque-chose !

Puis lorsqu’elle vit le premier regard du garde se tourner vers elle, puis le second garde un peu plus loin, elle se laissa trébucher.

Spoiler:

La route fut d'une rapidité légendaire. Et lorsque je dis légendaire, c'est un doux euphémisme ! La foule ne fut point un problème pour la dextérité au volant de Jude ni pour mon regard de Lynx qui eut tôt fait de trouver des raccourcis. Résultat : là où il me fallait entre huit et dix minutes en voiture pour y arriver, nous fûmes à la radio en moins de deux minutes. Bien sûr, le code de la route ne pouvait être respecter avec une telle vitesse et quelques feux rouges furent grillés mais il ne s'agissait que d'un léger détail. On était arriver à la radio en un temps record, ce qui nous donnait plus de chances de réussir la mission.

Un homme s'approcha et vint poser une main sur Jude qui le reconnut et l'identifia comme Loghan. Selon ses dires, elle était heureuse que les leurs l'aient pu l’envoyé. Il s'agissait donc d'un autre membre des Libéralistes ! J'étais plutôt surpris. Ils devaient être sur tous les fronts… Les Libéralistes étaient-ils si nombreux que ça ? Levant deux doigts en l'air, je jeune homme nous informa dans un souffle que seulement eux gardes étaient présents.

Jude nous fixa un petit moment et nous expliqua qu'elle allait distraire les deux gardes et que nous, nous n'aurions qu'à diffuser le message, les locaux de diffusion étant organisé classiquement. Puis elle interpella son camarade et lui donna la clé USB qui devait contenir le message du Libérateur.

Sans même nous jeter un dernier regard, elle entra la première dans les locaux de la radio et apella à l'aide, criant à qui voulait l'entendre qu'elle s'était caché quelque chose. Seulement, si elle les attirait par là… Même si ils regardaient dans une direction différente, il serait risqué de passer par-là ! Comme dans presque tous les bâtiments importants, il devait bien y avoir une sortie de secours.

- Loghan, c'est risqué de passer par-là. Cherchons une autre entrée ou une sortie de secours. Si Jude arrive à attirer l'attention, nous aurons le champ libre !

Mettant ma proposition à exécution, je me mis à tourner autour du bâtiment, cherchant une autre entrée, une sortie de secours, une fenêtre basse, bref, tout autre endroit nous permettant d'entrer.

HRP:

HRP:

• Si tu fais 1, alors vous partez du mauvais coté et rencontrez un membre du personnel de la radio.
  
• Si tu fais 2, alors vous partez du mauvais côté mais vous ne rencontrez pas de garde.
  
• Si tu fais 3, alors vous partez du bon côté mais vous rencontrez un membre du personnel de la radio.
  
• Si tu fais 4, alors vous arrivez dans la salle de diffusion de la radio, et devrez trouver le moyen de neutraliser l'ingénieur qui s'y trouve.