2 janvier 2165 en fin de matinée...

« Je crois que je les ai semés… »

Louisa avait l’habitude de parler à voix basse lorsqu’elle pensait trop fort. Une coïncidence des plus étranges pour quelqu’un qui s’était spécialisée dans le vol et les arnaques en tout genre. Cachant un peu plus son teint halé derrière la capuche de sa veste, la jeune femme essayait de ne plus trop faire attention à ce et ceux qui l’entouraient. Mais elle paraissait encore sur ses gardes...

Une clé USB dans sa main droite scintillait, c’était une belle journée. Mais interdiction pour l’objet de profiter davantage de ce beau temps : l’encapuchonnée mit ses mains dans les poches basses de son gilet. Puis elle tenta de se fondre dans la foule, dense comme toujours, qui traversait l’Avenue de la Liberté.

C’est d’ailleurs lorsqu’elle sembla presque détachée de toute pensée qu’elle les entendit : les bruits de sirène. Elle se retourna alors timidement, et vit deux voitures de police à cinq cent mètres de là où elle était. Etait-ce elle qu’ils cherchaient ?

« Fais chier… »

Mais elle continua sa marche, se promettant de ne plus jamais se retourner. Des centaines de passants se partageaient chaque trottoir de la plus grande avenue de la ville. Il y avait fort à parier que Louisa avait ses chances d’échapper aux quelques policiers qui sortaient à peine de leurs voitures…

Spoiler:

Le Centenaire avait été un succès partiel. L'objectif principal avait été complété, mais Elanna n'avait pas eu l'occasion de grappiller des informations importantes. Qui plus est, elle n'avait pas eu l'occasion de sillonner l'esprit du Président.
En tant que membre du réseau, la jeune fille avait souvent du temps libre, car Kurskov devait gérer ses Barons. Aujourd'hui, il semblait qu'une réunion avait lieu, dans laquelle Elanna n'avait pas été invité. Habituellement, elle se trouvait dans un coin de la pièce pour scanner les mensonges et vérités dans les paroles des interlocuteurs, cependant, la nouvelle année commençait sans elle.
Cela ne la dérangeait pas, au contraire. Il lui fallait construire une identité hors du Gang afin qu'elle puisse se fondre dans la ville comme n'importe quelle autre personne. Grâce à Katrina et Kurskov, qui avaient investis dans les talents de la fillette de l'époque, Elanna put se construire des compétences certaines en informatique au fil des années. Eux-mêmes ne disposant pas de la concentration ni du temps nécessaire pour apprendre correctement ce domaine.
Son don personnel lui ouvrant les portes plus facilement des codes d'accès désirés, pour autant, hacker lui était tout autant possible grâce au réseau de hackeurs qu'elle avait formé autour d'elle et qui lui avaient offerts des sessions d'apprentissage.

Enfin bref, toujours est-il qu'à présent, Elanna marchait sur l'Avenue, à la recherche d'un bureau dans un de ces hauts grattes-ciels qui dessinaient les courbes du Siège. L'argent n'était pas un soucis, en un tour de main elle pouvait se remplir un compte en banque, prétextant un héritage d'un oncle, peu importe. De toute manière, le Gang avai la main mise sur un bon nombre de choses, dont l'argent. Tout ce qu'Elanna avait à faire, était créer une identité et une histoire pour vendre son projet.
Elle avait eu rendez-vous pour une visite de locaux dans la matinée, qui se passe fort bien étant donné que la jeune femme avait pu conclure. À présent, il fallait investir dans l’équipement nécessaire au fonctionnement de sa nouvelle entreprise, ainsi qu'investir dans une myriade de décors et ameublement afin de ne pas passer pour une informaticienne de bas étage.

C'est ainsi qu'Elanna parcourait les magasins de l'Avenue, à la recherche de tout ce qui pouvait lui servir pour ses nouveaux bureaux. Elle laissait également des annonces de recrutement aux magasins les plus fréquentés afin d'établir un personnel et une publicité également.

Vers la fin de matinée, Elanna était lassée de courir à droite et à gauche. Il était temps pour elle de se poser et retourner à son activité principale : étendre le Réseau.
Les yeux d'Elanna furetait à nouveau, plongeant son regard d'azur dans les yeux des passants, comme à son habitude. Son regard se voulait aguicheur, comme une invitation pour aller plus loin, afin de ne pas corrompre son don. Elle voulait se faire passer pour un ersatz de femme fatale, qui attirait les hommes comme des mouches et animaient les femmes d'une flamme de jalousie et de colère. Cette technique ne marchait pas très bien dans la rue, car les gens étaient souvent trop concentrés ou gênés lorsqu'Elanna regardait les passants. Pourtant, aujourd'hui, une femme avait marqué son attention. Elle portait une capuche par une journée ensoleillée, semblait vouloir se fondre dans la masse lorsque des sirènes retentirent alors que toute la masse autour d'avait même pas remarqué ce son aigu et surtout parce qu'Elanna n'avait pas eu l'occasion de créer un contact visuel et ainsi lire son esprit.

Intriguée, la jeune femme blonde, s'approcha de la femme encapuchonnée et posa sa main sur son épaule.

« Excusez-moi, est-ce que vous avez du feu ? »

Demanda-t-elle, un sourire en coin, une cigarette à la main, bloquée entre ses doigts.
C'était une manière d'engager la discussion, bien qu'Elanna devait enchaîner sur d'autres paroles si elle désirait que la femme reste plus longtemps. Néanmoins, même si elle ne restait pas longtemps ou refusait de lui prêter un briquet, la femme inconnue serait forcément obligée de croiser le regard de la blonde...