Il fallait s'y attendre. Suite au discours de celui qui se présenta lui-même comme le « Libérateur » et face à l'incapacité de l'Union Corporation à agir lors de cette nuit du Centenaire, beaucoup de spécialistes avaient prédit que des têtes tomberaient. Et la première de renom à être publiquement démise de ses fonctions est celle de Jonas Temper. Son licenciement a été rendu officiel ce matin par un communiqué de presse qui évoque des « raisons d'éthique ».

Jonas Temper était un ingénieur de première catégorie au sein de la division de cryptage. Il travaillait pour l'Union Corporation depuis 2149 et avait été affecté à la sécurité cybernétique du Siège sur recommandation du Président lui-même depuis quatre ans maintenant. S'il possède sa part de responsabilité dans l'incapacité à bloquer le signal émis par le mystérieux orateur de la nuit du nouvel an, il est évident qu'il n'est qu'un coupable parmi tant d'autres.

De là, que penser de son licenciement ? Est-ce une démission dissimulée en décision forte du Siège pour montrer une volonté d'action face à ce qu'il s'est passé il y a deux jours, ou est-ce que Jonas Temper a été démis de ses fonctions pour d'autres raisons ? Jusqu'à l'impression de ses pages, aucun de nos journalistes n'a été en mesure de contacter le principal concerné. Sa famille ne souhaite par ailleurs faire aucun commentaire.

Matthieu Daragnan, journaliste politique.